EN AVANT SNETAA !

[Édito de Pascal VIVIER pour l’AP Magazine N° 603 en avant première]

Νotre conseil national a porté les revendications des PLP contractuels, stagiaires et titulaires. Comme des CPE. Nous savons que nous serons seuls face à l’adversité au regard d’une réforme quand tous les bien-pensants et bien-sachants nous dicteront leurs injonctions sur quoi et comment faire à notre place. Je connais tellement cela. Je les connais tellement. Le SNETAA porte les revendications des PLP, ses adhérents. Eux-seuls et c’est déjà beaucoup ! Qu’on s’en occupe ! Qu’on les aide ! Qu’on les console ! Et surtout… qu’on obtienne pour eux. Bref : qu’on gagne ! Alors des alliés, des intersyndicales au dénominateur commun a minima, des porte-paroles qui discutent en off accords et autres traquanards, qu’ils nous oublient ! Le SNETAA-FO veut une réforme de l’enseignement professionnel, oui ! Pas celle annoncée par la ministre C. Grandjean qui n’a eu de cesse de nous stigmatiser voire de nous maltraiter. Comment pouvions-nous être plus mal aimés ? Ceux qui vous diront qu’il ne faut pas de réforme, ceux-là revendiquent le statu quo ou le retour dans un passé idéalisé qui n’a pas existé. Ils sont incapables de brandir les forces en marche pour mener la bataille ; ils sont juste capables de se donner bonne conscience dans des communiqués de confort. Grand bien leur fasse ! Et les gens s’éloignent d’eux comme on s’éloigne de la peste… Alors loi ? Ou pas loi ? J’éviterai de divaguer sur le canard sans tête… 

Pourtant, quoi de plus démocratique qu’une loi ? Cela initie du débat au Parlement, dans les partis politiques. Les syndicats réellement représentatifs porteraient leurs mandats et leurs attentes. Les parents, les jeunes diraient leurs exigences. Les entreprises auraient voix au chapitre sur ce qu’elles attendent des salariés pour les 20 ans à venir. Bref, derrière la loi, sans 49.3, c’est le bouillonnement de toute une nation qui se retrouverait pour savoir de quelle École, de quels citoyens, de quels diplômes, de quelle jeunesse émancipée le pays voudrait à 10, 15 et 20 ans. Une loi ne pourrait se faire que si un « diagnostique partagé, honnête et exhaustif » était établi. C’est notre exigence. C’est notre préalable. Alors ? Peu de chance qu’une loi émerge !

Le réglementaire dont tout le monde se fait aujourd’hui le chantre, c’est celui qui a permis de supprimer le BEP, qui a fait fondre les grilles horaires, qui a deprofessionnalisé l’enseignement professionnel sous statut scolaire, réduit comme peau de chagrin nos SEGPA mais aussi qui a permis d’introduire co-intervention et chef-d’œuvre… c’est celui qui a réduit le bac pro 2 + 2 en bac pro 3. Tout n’est pas à jeter avec l’eau du bain… Vous en voulez encore du réglementaire ? Ou vous allez continuer à vous faire bourrer les poches par des fossoyeurs, experts autoproclamés d’un secteur dont ils ne connaissent rien ? Grande chance que le « réglementaire » chante victoire. Qu’importe, au SNETAA, nous menons la bataille ! Pour personne d’autre que nos adhérents. Et on s’y tient. Mais comme pour le statut à 18 heures pour les PLP où tout le monde nous crachait dessus (réellement des crachats), aujourd’hui, ceux-là défendent notre statut mordicus quand c’est le seul SNETAA qui l’a obtenu sous les outrances et les quolibets.

Mes chers collègues, nous sommes encore seuls et c’est parfois bien mieux que « mal accompagnés ». Seuls pour défendre nos mandats. Seuls à vouloir émanciper la jeunesse de notre pays, pour former la Femme/l’Homme, la Citoyenne/ le Citoyen, la Travailleuse/ le Travailleur. Seuls à porter un vrai projet de progrès social contre vents et marées. On continuera à faire ce que l’on sait faire en militants : défendre nos emplois, défendre le corps des PLP, défendre l’enseignement professionnel initial, public et laïque ! Lutter contre l’institution qui discrimine nos élèves. Lutter contre le mépris de pseudo-intellos contre-pédagogues qui méprisent les PLP.

Nous allons défendre avec allant et la foi républicaine chevillée au corps, nos valeurs d’humanisme, notre laïcité qui doit fédérer sans exclure. Nous allons nous battre. L’histoire l’a toujours montré : au SNETAA, nous choisirons nos armes et laisserons les petards-mouillés aux donneurs de leçons ; ce seront les mêmes. Toujours. Immuables. Soyez solides, mes collègues, mes chers camarades, car ils vont vous cracher dessus avec leurs passions tristes. Louise Michel s’est battue sans compromission et elle a été déportée quand certains de ses camarades lui faisaient la leçon. Alors elle écrivait de la poésie. Et ses vers étaient moqués… J’aiguise mes sonnets ! 

En avant SNETAA pour conquérir notre avenir ! Avec un SNETAA libre, efficace, indépendant et laïque. Tant pis si le ver est déjà dans le fruit, ne comptons que sur nos forces. Si avec le SNETAA, vous êtes prêts à mener cette bataille, je vous promets des avancées. Malgré les bleus, malgré les insultes, malgré les ricanements des faibles, des moqueurs, je vous promets la victoire des PLP ! 

Le choix appartient au SNETAA. Mon choix est fait !