Paru dans Scolaire le mercredi 13 juillet 2022.
Le SNETAA, qui n’a pas été reçu, à ce jour, par la ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels, contrairement aux autres syndicats, lui rappelle que, « hormis pour les métiers traditionnels dont l’ADN est l’apprentissage (…), l’apprentissage — qui exclut majoritairement les jeunes filles — n’a pas de prise sur les enfants dont (s’occupent les PLP) en CAP et en baccalauréats professionnels ». Le syndicat FO des professeurs de lycée professionnel adresse à Carole Grandjean une demande d’audience, dont ToutEduc a pu avoir copie, mais ce courrier constitue surtout un vibrant plaidoyer pour une voie trop peu considérée alors que « les entreprises ne veulent pas (prendre en apprentissage, ndlr) ces enfants à qui l’École n’a pas réussi en aval à donner une culture commune solide, les bases incontournables et les codes d’une société qui s’est profondément transformée ».
Il note que le périmètre du ministère de Carole Grandjean « est une source d’inquiétudes sans précédent » pour les PLP. La double tutelle Education nationale – Travail a d’ailleurs provoqué la réaction d’une intersyndicale « à laquelle, pour l’heure », le SNETAA a refusé de s’associer, mais qui apparaît à beaucoup comme « une ligne rouge », notamment pour la Fédération FO de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle, à laquelle appartient le SNETAA.
Pascal Vivier, le secrétaire général de l’organisation syndicale, multiplie les exemples du « mépris » que subissent ses collègues à Bordeaux, Amiens, Besançon…, il évoque une TVP (transformation de la voie professionnelle dite « réforme Blanquer », ndlr) « mal accompagnée sur le terrain », les familles de métiers qui ont « déstabilisé les parents et les élèves », le refus de créer de nouveaux diplômes liés aux métiers d’avenir « quand dans le même temps France compétences valide à tour de bras » des qualifications. Il évoque encore la grande difficulté d’avoir dans les mêmes classes des lycées professionnels des jeunes en apprentissage et d’autres sous statut scolaire et des enseignants « qui ne trouvent plus de sens dans leur métier alors qu’ils sont les derniers hussards noirs de la République (…). Il est urgent de redonner sens au métier de PLP, de leur faire confiance, de les écouter et les entendre. »
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