[EXCLUSIVITÉ ÉDITO] LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES*

Chaque jour, de nouveaux textes sont annoncés sur l’organisation des cours, de la pédagogie, des enseignements, un programme sur l’éducation à la sexualité, de nouvelles directives, nombreuses, de nouveaux acronymes… à en perdre la tête. Changer tout pour que rien ne change. C’est bien connu ! Sur le terrain, je n’entends qu’anxiété sur la terminale en Y, suppression de la GIPA, les arrêts maladie à 90 % du salaire quand le corps des enseignants est celui qui se met le moins en maladie, le gel encore et encore du point d’indice, la perte de près de 30 % du pouvoir d’achat depuis trois décennies, le pas-de-vague comme immuable sur le terrain… 

Cela s’entend. Cela se voit. 

Le recteur Christophe Kerrero, rare démissionnaire de ce corps de haut fonctionnaire – quand l’étoile filante Oudea-Castera l’a lâché en rase campagne – dresse un portrait assez juste de l’état des enseignants dans son dernier ouvrage(1)

En ce moment, il y a les collègues qui pleurent ou qui s’arrachent les tripes quand ils ne parviennent pas à obtenir une mutation. Derrière l’algorithme, les barèmes qui n’arrangent rien, il y a la vie de femmes, d’hommes, de familles séparées. Votre serviteur en est ! Je sais ce que cela signifie. 

À force de combats, la DGRH ne nie plus que le corps des PLP est le corps qui mute le moins. À force de volonté d’un syndicalisme efficace pour chaque collègue, nous avons obtenu qu’un personnel soit nommé référente « enseignement pro, PLP » auprès du DGRH. Nous l’avons déjà rencontrée et, à l’écoute plutôt attentive, elle a dit au Snetaa que la DGRH travaillait un projet nouveau pour les mutations inter à la rentrée 2025. D’abord pour les anciens professeurs contractuels qui doivent bénéficier d’autres possibilités, une fois titularisés, pour obtenir une mutation au plus proche de leurs intérêts matériels et moraux. Nous n’avons jamais lâché l’affaire et nous continuerons à denoncer la situation lors de l’audience avec le cabinet d’Elisabeth Borne ce 7 avril. Pour l’heure, le SNETAA accompagne chaque collègue, individuellement, dans son recours afin de mettre toutes les chances pour le gagner. Vous n’êtes pas seul·e, faites appel au SNETAA (0153580034) !

À la perte de sens d’un métier déconsidéré s’ajoute une maltraitance passive qui fait des ravages. 

C’est de tout cela que le SNETAA traite avant tout en menant la lutte jusqu’à obtenir satisfaction. Par un syndicalisme libre et indépendant. Un syndicalisme efficace pour chacune et chacun. Depuis 1948, nous n’avons pas changé d’orientation : changer la vie pour améliorer la vie du PLP ! 

C’est ensemble, plus nombreux que nous sommes plus forts et plus audibles.

Alors le SNETAA toujours combat !

Y’a quelqu’chose qui cloche là-dedans, le SNETAA y retourne immédiatement !*

Boris Vian / Patrick Goraguer, interprète Serge Reggiani (Philips)

(1) L’école n’a pas dit son dernier mot – Le coup de gueule d’un recteur qui refuse de baisser les bras, Paris, Robert Laffont, 2025

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