Robert Badinter est décédé, ce jour, à l’âge de 95 ans. Ancien Garde des Sceaux, avec Pierre Mauroy, Premier ministre et sous la présidence de François Mitterrand, il a fait abolir la peine de mort et le délit d’homosexualité. Sénateur, il était un parlementaire écouté. Président du Conseil constitutionnel, il en a donné une autorité sans pareille.
Figure tutélaire de la République Française, sociale et humaniste, c’était un homme aux convictions tenaces qui combattait toutes les formes de discrimination.
Homme de lettres, il maîtrisait notre langue à faire rougir les piètres communicants ; il était d’une culture exigeante, celle que nous devons porter pour tous et surtout pour celles et ceux qui s’en croient les plus écartés.
À titre personnel, je retiens un homme lumineux, d’une immense intelligence, celle qui rend l’interlocuteur plus intelligent. Il était d’une délicieuse élégance. L’art lyrique le suivait partout jusqu’à en écrire un opéra. Robert Badinter est décédé ; pour moi, il n’est pas mort.
À son épouse, à ses enfants, à toute sa famille et à tous les humanistes universalistes, nous présentons nos condoléances.
Pascal Vivier
Secrétaire Général