Le SNETAA était invité à exposer ses mandats et revendications sur la situation des GRETA depuis les dernières réformes les concernant. En particulier depuis les incidences pernicieuses de la loi Pénicaud «liberté pour choisir son avenir professionnel», loi dont on n’a pas fini de mesurer le tourbillon pour l’enseignement professionnel dans son ensemble mais aussi la gabegie pour le budget de l’Etat (cf. rapports de la Cour des comptes).
La mission de l’inspection générale était menée par l’IGESR, Didier Lacroix, entouré par les inspecteurs généraux, Isabelle Bourhis et Patrick Guidet.
« GIP FCIP et GRETA : l’organisation de la formation continue des adultes dans l’Education nationale », telle était la thématique, en ce jeudi 28 février.
Pour les 50 ans du GRETA, le SNETAA a posé un diagnostic précis : malgré la concurrence effrénée d’une multitude d’organismes privés lucratifs nés d’une loi qui, sous prétexte de libérer le travail, a totalement « libéraliser le marché du travail », les GRETA survivent. Non sans mal !
L’enseignement professionnel et tous les PLP avaient une connaissance fine de la formation continue des adultes dans l’Education nationale. Chacun y ayant exercé soit totalement sur poste étiqueté en tant qu’enseignant titulaire, soit en tant qu’intervenant ou bien en qualité de CFC (conseiller en formation continue).
Mais depuis les dernières réformes, les enseignants titulaires ont été très largement priés de retrouver un poste en lycée professionnel, laissant place à une contractualisation des formateurs n’ayant pas forcément la double culture de l’Education nationale et de la formation aux adultes. A cela s’est ajoutée l’exacerbation de la rentabilité comptable peu appropriée au monde de l’Ecole. On n’y parle plus que de « coûts contrat », « rentabilité », « répondre aux appels d’offre de manière attractive » (c’est-à-dire à faible coût). Quant à la gouvernance, entre des GIP GRETA FCIP ici ou GRETA-CFA là, voire de « Greta hors les murs » (sic), ces organismes sont rattachés souvent artificiellement à un EPLE (lycée pro le plus souvent) sans lien effectif avec celui-ci. Si la présidence du GRETA académique (et non de la région académique) est assurée encore par le recteur, le donneur d’ordre dans les rectorats est rarement clairement identifié (DAET, DAFCO, DRAFCO, DRAFPIC…) et quand il l’est, il a peu de moyens pour impulser une mission de service public dans le cadre d’une politique académique et régionale de l’Education nationale.
La vraie question qui se pose, selon le SNETAA, est la place de la formation continue des adultes au sein de l’Ecole.
Notre école est si malade qu’il ne suffit pas d’effets de manches pour donner corps à une volonté politique, il faut s’en donner les moyens tant pour le premier degré que pour l’enseignement secondaire. Alors la formation continue des adultes au sein de l’Ecole, tout le monde comprend que c’est la priorité-dernière des politiques publiques…
Nous pensons, au SNETAA, que les GRETA doivent répondre à la formation continue des adultes en affichant des priorités claires en dehors du champ concurrentiel de la formation. Mais pour cela, il s’agirait de se rendre compte, sur ce dossier comme tous les autres, que cette « loi travail » devra être nécessairement être abrogée pour stopper ses dégâts dans le pays. Mais il est sûrement indécent de rappeler que Muriel Pénicaud, alors ministre du Travail, avait été louée comme « the right woman at the right place » et qu’elle est depuis rentrée au conseil d’administration de Galileo Global Education.
LE SNETAA remercie les inspecteurs généraux pour leur écoute attentive dans un échange franc et constructif. Nous ne pouvons que souhaiter que cette mission de l’Inspection générale aboutisse à des perspectives réelles d’avenir pour la formation continue des adultes au sein de l’Education nationale.
Si vous êtes adhérent du SNETAA, formateur ou intervenant en formation continue, et que vous souhaitez échanger sur votre quotidien et porter les revendications de terrain autour de l’avenir de la formation continue des adultes au sein de l’Education nationale, inscrivez-vous dès maintenant pour participer à une journée de formation au siège du SNETAA ! Faites-vous connaître en vous inscrivant par un mail au snetaanat@snetaa.org.