À l’heure où la seconde vague épidémique a conduit une grande partie des lycées à rétablir, en partie, l’enseignement à distance, les « États généraux du numérique pour l’éducation » se sont tenus par visioconférence début novembre. Le SNETAA-FO ne pouvait qu’y être attentif.
L’objectif affiché de ces réunions était de tirer les enseignements de la crise sanitaire, de valoriser les réussites du premier confinement, et de renforcer, à long terme, la stratégie du numérique éducatif. Ces États généraux ont donné lieu à de nombreuses contributions (un questionnaire à compléter en ligne, un appel à contribution sur le site dédié et des états généraux du numérique territorialisés, en académie, courant septembre et octobre) et 2 journées de débats autour des 5 thématiques issus des travaux de préparation. L’ensemble de ces travaux ont finalement été synthétisés au travers de 40 propositions consultables sur le site du ministère (États généraux du numérique).
Le chapitre « Enseigner et apprendre le numérique et avec le numérique » a particulièrement attiré notre attention. Il est proposé d’intensifier le déploiement du numérique dans les territoires en garantissant l’accès aux réseaux dans chaque établissement scolaire, en particulier en milieu rural. Concrètement, une volonté de créer une communauté d’usagers qui se forme mutuellement et s’auto-forme en favorisant les pratiques coopératives tels que les « fablab(s) ».
La crise sanitaire a révélé la nécessité pour les professeurs de disposer d’outils numériques et d’une formation à leur usage, mais aussi de « renforcer les moyens de maintenance des équipements et infrastructures numériques des écoles et établissements en incitant à la mutualisation des moyens ». Un objectif a notamment été affiché : un technicien informatique par établissement. Nathalie Elimas et J.-M. Blanquer ont annoncé en clôture que les élèves pourraient accéder gratuitement, à partir de leur matériel, à des ressources numériques, sans utiliser leur forfait. Le ministre a aussi évoqué la possible création d’un « INSPE numérique ». Parallèlement, le CNED pourrait développer une académie numérique. Pour le ministre, Poitiers, déjà « capitale de l’éducation », doit devenir « un pôle numérique national et international ».
Le SNETAA-FO continuera à porter les revendications de terrain qui doivent être traitées dans l’urgence, notamment la question de la dotation de matériels, de l’indemnisation pour permettre le télé-enseignement (ordinateur, imprimante, consommables, connexion internet…) mais aussi la question de la formation initiale et continue des PLP qui ne peut pas se réaliser sur le temps libre des professeurs. De la formation, nous l’exigeons, sur le temps de travail et en présentiel, évidemment !