C’est un « objet » permettant de rendre visibles :
– des compétences acquises ;
– un engagement professionnel particulier ;
– des savoir-faire ;
– des réalisations de projets individuels ou collectifs.
Dans les exemples de compétences nouvelles, on trouve l’animation d’une classe virtuelle, l’enseignement à distance avec le numérique…
Pour le SNETAA-FO : c’est donc un nouveau « machin » de plus pour mieux se vendre auprès de ses supérieurs hiérarchiques, lors des opérations de promotion ou de mutations. Le CV et la lettre de motivation, dans les cas très précis et heureusement limités d’affectation n’y suffisent donc plus ! Est-ce une opportunité ou mise en œuvre de nouveaux outils à un moment particulier ?
Comment les afficher?
Certains rectorats en font déjà la promotion, en incitant les collègues à se connecter sur une plateforme en ligne, « B connexion », où chacun peut créer ses badges. Ils constituent une déclaration numérique supposée « vérifiable et infalsifiable ».
Pour le SNETAA-FO : encore un outil informatique renvoyant le collègue à la machine, à un logiciel, à plus d’individualisation de sa carrière et à la course aux « bons points ». Qui vérifie ? Qui valide ces bons points ? Toujours cette surenchère à la méritocratie ! IEN et chefs d’établissement vont s’en donner à cœur joie !
À quoi ça sert (ou servira) ?
Ce nouvel outil est considéré comme « un système d’accréditation visant à créer de nouvelles opportunités de carrières ». Dans l’Éducation nationale, les open badges peuvent être complémentaires du CV pour apprécier la valeur et l’engagement professionnels d’une personne, mais aussi apprécier comment les personnels s’approprient les nouvelles modalités pédagogiques incluant le numérique. Il est envisagé d’utiliser ces opens badges dans le cadre des rendez-vous de carrière, pour valider une promotion ou favoriser une mobilité professionnelle
Pour le SNETAA-FO : nous y voilà… la mobilité professionnelle et la méritocratie ! Le SNETAA-FO a toujours exprimé toute sa réticence face au développement des formations M@gistère priorisant l’autoformation sur le temps libre. Il continue à revendiquer la formation des enseignants sur leur temps de travail. C’est la notion d’engagement au développement professionnel et personnel tout au long de la vie qui est en jeu et deviendra si nous laissons faire un nouveau critère d’évaluation. Il n’est pas question que ces pratiques deviennent la base des évaluations des collègues.
A-t-on jamais eu besoin de cela pour la mesurer l’investissement de chacun ? La motivation d’un enseignant ne s’apprécie-t-elle pas lors des fameux rendez-vous de carrière en lieu et place des inspections, d’échanges sur des pratiques pédagogiques, cœurs du métier ?
Le SNETAA-FO considère que ce serait un comble d’utiliser ces « badges » pour la mobilité professionnelle ! Ce serait la porte ouverte aux postes requérant des compétences spécifiques à valeur locale et ce sera la fin du principe de muter avec des barèmes, au mépris de toute notion d’équité.
Les open badges sont un nouvel outil au service d’un individualisme toujours plus fort. C’est la nouvelle gestion managériale inspirée de la gestion d’entreprise, tout le contraire de ce que défend le SNETAA-FO !