Dans la salle des profs, le silence en dit long sur la fatigue des enseignants. « Nous sommes début janvier. Nous savions que la reprise ne serait pas facile… mais à ce point… Tout semble plus lourd en ce début d’année.
On ne peut pas se projeter. » Il y a l’angoisse du virus et d’un nouveau confinement.
Cette situation paralyse toute forme de projet. Il y a la crainte de ce qu’il adviendra si… « Et si un élève était positif ? », « Et si je ramenais ce virus à la maison ? », « Et si j’étais en quarantaine, qui s’occuperait de mes classes ? », « Et si je tombe gravement malade ? » Nous risquons de nous retrouver piégés dans les éternels « et si… » qui nous offrent des scénarios plus ou moins catastrophiques.
Personne ne peut prévoir et on entend un peu tout et son contraire, brouillant les pistes de nos certitudes. La crise sanitaire nous donne le sentiment que non seulement tout a changé mais que personne ne sait quand cette instabilité prendra fin.
Nous aimons contrôler nos vies, nos actes, nos pensées. La pandémie peut donc nous épuiser, nous angoisser.
Il est important d’en identifier les signes : maux de tête, insomnie, perte ou excès d’appétit, baisse d’énergie, rumination d’idées sombres, sentiment d’impuissance, colère, impatience avec les élèves…
Reconnaître ces manifestations et les attribuer à ce qui se passe dans notre environnement nous aidera à en limiter l’impact.
Que peut-on faire pour se sentir mieux, ou du moins le mieux possible, dans un tel contexte ?
• cibler ce sur quoi on a du contrôle. Qu’est-ce qui, actuellement, peut nous faire plaisir, nous détendre, faire que nous nous sentions mieux physiquement et psychologiquement ?
• composer avec des contraintes. Par exemple, se tenir informé même si les nouvelles ne sont pas toujours agréables. Mais évitons de nous informer de façon compulsive et limitons notre temps sur les réseaux sociaux.
• demandons-nous si nos objectifs sont réalisables. Prenons la mesure de ce qui est possible et faisons des choix, aussi imparfaits soient-ils.
L’idée est de pouvoir se dire le soir : « Je suis satisfait de ma journée. » C’est essentiel pour maintenir notre estime de soi.
Beaucoup d’entre nous ont grandi en valorisant l’autonomie. Or, certains viennent soudainement de réaliser, avec la crise, que les humains sont interdépendants et constatent qu’ils ont besoin de soutien.
C’est une bonne nouvelle de réaliser qu’on a besoin des autres. Cela ne fait pas de nous des êtres dépendants et cela ne menace en rien notre autonomie. Nous avons besoin d’une diversité́ de liens pour que les différentes facettes de notre personne puissent exister. Or, s’il y a une chose que la crise sanitaire nous aura forcés à faire, c’est de redéfinir nos liens… À deux mètres de distance avec un masque !
Nous traversons une crise. Cela affecte notre corps, notre façon de penser, nos émotions et nos relations. Soyons indulgents envers nous-mêmes. Osons exprimer ce que nous ressentons. Si vous vous sentez débordé·e par vos émotions et votre souffrance vous semble ardue : les collègues du SNETAA-FO sont à votre disposition.
Contactez nous par téléphone : 06 26 97 97 92 ou 01 53 58 00 30
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« Parler, aide à se ressourcer. »
Murielle TURCHI, psychologue clinicienne, vous répond au téléphone les lundis, mardis, jeudis et vendredis.