Engagées fin février au Sénat, les discussions sur le transfert croissant de l’offre de services publics vers un accès numérique ont trouvé leur écho dans la généralisation du confinement à l’ensemble du territoire.
Une mission sénatoriale a donc été créée pour organiser les débats.
Les difficultés du recours à un « enseignement à distance » ont rejoint rapidement les premiers éléments abordés par cette mission.
Pendant cette crise sanitaire, la compensation d’une « distanciation physique » par l’outil numérique a mis en évidence le fossé d’une « distanciation sociale ».
En effet, une série de handicaps a entaché le bel élan du principe de « continuité pédagogique » : accès à une connexion internet de qualité très inégale selon les territoires (outre-mer et territoires ruraux défavorisés), manque d’équipement adéquat dans tous les foyers, maîtrise des connaissances du numérique plus ou moins superficielle selon les catégories sociales (taux de connexion de 54 % pour les non-diplômés contre 95 % pour les diplômés du supérieur)…
La situation a précipité la nécessité d’un engagement vers une « transition » technologique dans tous les secteurs professionnels (explosion du télétravail), de l’économie, de nos démarches administratives… Elle a aussi conduit à une accélération de la réflexion sur la place et le développement du numérique dans nos pratiques pédagogiques.
Le ministre de l’Éducation nationale, J.-M. Blanquer, s’est déjà avancé sur l’octroi d’une prime pour équiper en matériel informatique élèves et enseignants : « Le fait que nous allions vers un équipement systématique de chaque élève et chaque professeur est notre objectif. »
Depuis cette rentrée, une expérimentation de cette aide s’effectue dans certains départements.
Le ministre a également promis une généralisation d’une formation à l’enseignement à distance.
Dans la foulée de la consultation se tiennent les « États généraux du numérique pour l’Éducation », dans chaque académie jusqu’au 16 octobre 2020 ; un bilan en sera tiré les 4 et 5 novembre 2020 à Poitiers.
Le SNETAA-FO continuera à porter les revendications de terrain qui doivent être traitées dans l’urgence, notamment la question de la dotation de matériels, de l’indemnisation pour permettre le télé-enseignement (ordinateur, imprimante, consommable, connexion internet) mais aussi la question de la formation.