MOURIR PAR EXCÈS DE TRAVAIL, C’EST POSSIBLE !

« Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés. » Marie Pezé

Un professeur de lycée professionnel de Chamalières (Puy-de-Dôme) s’est donné la mort le 9 septembre dernier. Des collègues et des proches parlent de « surcharge, surmenage, déconsidération ».

À 58 ans, la directrice de l’école maternelle Méhul à Pantin (Seine-Saint-Denis), a mis fin à ses jours lundi 23 septembre. Son corps a été retrouvé avant l’arrivée des enfants, dans la grande nef de l’école.

Suicide, stress, malaise, souffrance… traduisent les difficultés d’une profession atteinte de plein fouet par les mutations sociales, la surcharge de travail, le manque de reconnaissance et la culpabilité. De tels drames sont la pointe émergée d’un iceberg fait de souffrances.

« Dans la classe, je suis comme le personnage de certains dessins animés de Tex Avery. Partout à la fois, je me démultiplie, je me rétrécie, je me ratatine, je me vide. J’ai 35 élèves par classe dont certains ont des problèmes sociaux, scolaires, psychologiques, affectifs. C’est l’enfer, la galère… Et puis un matin, mon réveil sonne et je ne peux pas me lever. Je ne peux pas retourner au lycée. Je souhaite mourir. Mourir pour enfin me reposer. »

Le suicide est une manière d’exprimer une souffrance intolérable, si grande que la mort semble sur le moment être la seule réponse possible aux exigences sans cesse accrues et à l’accumulation des missions. On peut mourir d’un excès de travail. Le surmenage et le stress peuvent conduire à un épuisement fatal. Au Japon, il existe un terme pour définir cela : le « karôshi ». « Karô » signifie fatigue au travail et « shi » « mort ». Ce terme japonais désigne le décès par excès de travail. En Europe, il n’existe pas de terme équivalent. On parle de « syndrome d’épuisement professionnel » ou de « burn-out ». Le « karoshi » serait une manifestation ultime du « burn-out ».

Si vous, ou un de vos collègues, êtes envahi par une triade de symptômes :
• un épuisement physique, psychologique et émotionnel ;
• une irritabilité ;
• une perte de la satisfaction professionnelle ;

n’hésitez pas à nous contacter au SNETAA-FO au 01 53 58 00 30. 

Murielle Turchi, psychologue clinicienne, est présente au SNETAA-FO les lundis, mardis, jeudis et vendredis.