En pleine tourmente sanitaire et dans l’attente de la synthèse du Grenelle de l’Éducation fin janvier, le ministre de l’Éducation nationale relance dans les médias son souhait d’initier une « révolution des ressources humaines ».
« Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la France est sauvée », avait dit Danton. Cette audace semble être aussi le credo de J-M. Blanquer depuis son entrée au ministère mais la maison Éducation en sera-t-elle pour autant sauvée ?
Lors d’une séance à l’Assemblée nationale en janvier, il a illustré son principe de « révolution des RH avec l’idée d’« assouplir notre système », « de donner plus de liberté aux professeurs », ou encore d’ « encourager les acteurs de l’Éducation »… le tout porté par sa promesse d’une furtive revalorisation : une prime informatique et une hausse des salaires des plus récentes recrues… Quid de l’ensemble du personnel ?
Son objectif est d’ériger une politique de gestion des RH dans l’enseignement en privilégiant la qualité à la quantité : une formation des enseignants revisitée avec concours en fin de M2 et un pré-recrutement dans le vivier des assistants d’éducation, une omniprésence du numérique dans les démarches pédagogiques, un suivi individualisé du parcours professionnel mais sans véritable ouverture sur une offre d’évolution de carrière ou de reconversion… Management, performance et productivité deviennent maîtres mots dans l’évolution de cette gestion des personnels et rejoignent les lignes directrices de la loi de « Transformation de la fonction publique »
Sauf que, depuis près d’un an, le monde scolaire a prouvé une nouvelle fois sa capacité d’adaptation à des circonstances exceptionnelles et d’innovation pour maintenir ses performances éducatives au quotidien. La qualité est au rendez-vous mais les effectifs et les moyens, pour répondre aux besoins de l’ensemble de nos profils d’élèves et l’application de protocoles de plus en plus contraignants, manquent toujours autant à l’appel !
Pour le SNETAA-FO, l’heure est aux actions efficaces et concrètes pour permettre aux enseignants d’effectuer leurs missions de façon sereine et dans les meilleures conditions. C’est pourquoi nous exigeons une véritable politique de recrutement massif de fonctionnaires afin de combler les besoins immédiats et répondre aux enjeux à venir de la société en matière d’éducation.