Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 14 octobre 2022. © TOUTEDUC
« La ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels installera le 21 octobre quatre groupes de travail nationaux » pour préparer la mise en oeuvre de la réforme de la voie professionnelle, écrit son directeur de cabinet aux organisations syndicales, dans un courrier daté du 10 octobre. Ces groupes de travail ont pour titre « comment réduire le nombre de décrocheurs ? », « Comment mieux préparer les poursuites d’études supérieures requises pour certains métiers ? », « Comment améliorer le taux d’accès à l’emploi après le diplôme ? », « Comment donner des marges de manoeuvre aux établissements tout en veillant au caractère national des diplômes ? »
Ces groupes « pourront notamment étudier » divers leviers, « renforcer le lien entre l’école et l’entreprise, augmenter progressivement les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) et autoriser les élèves à recevoir une gratification pour ces périodes, renforcer l’accompagnement des élèves vers l’emploi, ajuster la carte des formations, adapter les organisations pédagogiques aux élèves, conforter les enseignements généraux, donner aux lycées professionnels les moyens d’adapter leurs projets d’établissement aux réalités locales tout en garantissant le caractère national des diplômes ». Toutefois, les participants pourront émettre des « propositions d’évolution structurelle » et ils « ne s’interdiront d’étudier aucune dimension de la réalité du lycée professionnel ».
Le courrier insiste sur le fait que « la réforme sera installée très progressivement (…) à partir d’un travail mené en pleine concertation avec toutes les parties prenantes », mais l’en-tête du courrier ne précise pas à qui il est adressé, donc quelles sont les « parties prenantes », participant à ces groupes de travail qui devraient se réunir régulièrement entre la mi-octobre et les congés de fin d’année. Il indique en revanche qu’à cette occasion, l’inspecteur général Marc Foucauld présentera un bilan de la TVP (transformation de la voie professionnelle, dite « réforme Blanquer », ndlr) dont il présidait le comité de suivi.
Interrogé par ToutEduc, Pascal Vivier (SNETAA-FO) prévient qu’il n’ira pas, de telle réunions ne pouvant produire que du bavardage, faute d’avoir pour base un « constat partagé ». Il ajoute que les rapporteurs des groupes de travail seront des inspecteurs généraux, alors que seuls des IEN inspectent les lycées professionnels et en connaissent vraiment le fonctionnement. Son organisation syndicale a calculé que l’augmentation des périodes de formation en milieu professionnel permettrait au ministère d’économiser quelque 8 000 postes d’enseignants (sur un peu plus de 50 000 PLP).