© TOUTEDUC | Paru dans Scolaire le vendredi 21 octobre 2022.
« L’intersyndicale va continuer », déclare Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN (les personnels de direction), qui représentait l’UNSA-Education, ce 21 octobre, lors de l’installation des « groupes de travail sur la réforme de la voie professionnelle », mais les diverses organisations n’en ont pas moins adopté des attitudes très différentes.
Le SNETAA ne s’est pas déplacé. Interrogé par ToutEduc, le secrétaire général du syndicat FO des lycées professionnels hésite sur le terme pour désigner l’attitude de la ministre, « virage », « revirement », « déni »… Il estime qu’elle aurait pu s’inspirer du Général de Gaulle et dire, au lendemain de la grève du 18 octobre, « je vous ai entendu ! Je suspends les groupes de travail et propose aux organisations syndicales de travailler d’abord un diagnostique partagé. » Il entend dans les propos tenus par la ministre une forme de mépris à l’égard des enseignants qui « n’ont rien compris » aux propos du président.
La CGT Éduc’action et le SNUEP-FSU publient un communiqué commun pour indiquer qu’ils « y sont restés dix minutes pour redire la colère des personnels de lycées professionnels et ont quitté la salle ». Ils ne croient pas la ministre déléguée, Carole Grandjean lorsque celle-ci « a assuré devant une assemblée très attentive qu’aucune suppression de postes ne serait envisagée » et ils continuent de dénoncer une réforme « imposée de manière autoritaire et pyramidale ». Les deux organisations exigent du ministère « qu’il organise au plus vite de véritables groupes de travail en présence des syndicats des lycées professionnels, des organisations de parents d’élèves et de jeunesse ». Elles appellent à « amplifier la mobilisation et réussir la journée de grève du 17 novembre ».
Le SNALC, interrogé par ToutEduc, est resté pour « voir ce qui se raconte dans les groupes de travail » et pour obtenir « plus d’informations », notamment sur les positions des Régions et des entreprises, mais « pas dans une optique de négociation ». Il maintient l’appel à la grève du 17 novembre.
Le SGEN-CFDT participe aux groupes de travail. Il estime que les « préalables problématiques ont été levés », qu’il s’agisse de l’augmentation de 50 % des PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) et du calendrier de la mise en oeuvre de la réforme dès la rentrée 2023. « On revient à un agenda plus raisonnable. » Il considère toutefois que le bilan de la TVP (la « réforme Blanquer », ndlr) présenté par Marc Foucauld « mérite d’être complété ». Il estime également que le président de la République s’était avancé dans l’annonce de la réforme avec un niveau de précision élevé et que le problème de la ministre est de « rétropédaler sans que ça se voie trop ».
De même les syndicats de l’UNSA-éducation participent aux groupes de travail, mais restent « vigilants » même si les contenus « ne sont pas inintéressants » et peuvent donner des occasions de « faire levier », d’aboutir à « une vraie réflexion commune et partagée », de « reprendre la main » et de rattraper le temps perdu après les annonces présidentielles aux Sables d’Olonne. Et il faut faire sérieusement le bilan de la TVP, garder la co-intervention et le chef-d’oeuvre, mais pour ce dernier uniquement dans les domaines où il a un sens… « On n’a pas fini avec cette réforme qu’on en lance déjà une autre. »